Kim Thúy : Un long voyage
Rosanne Abdulla
Correspondante du Congrès 2012
Il ne faut pas avoir lu le livre de Kim Thúy pour apprécier l’enthousiasme et l’esprit inspirant qu’elle a apporté à sa présentation Un long voyage qui avait lieu samedi le 26 mai de 9h30 à 10h30. Ayant le plaisir de lancer la série de conférences Voir Grand du Congrès 2012, Thúy a commencé par nous assurer que « même si on est petit, on peut voir grand. » En incorporant des anecdotes humoristiques pour appuyer sur son histoire, Thúy nous racontait son expérience personnelle comme jeune réfugiée, ayant quittée le Vietnam pour arriver au Québec avec sa famille à l’âge de 10 ans.
Immédiatement, sa persévérance devenait évidente. En nous présentant plusieurs témoignages de sa vie (des mémoires qui étaient souvent très désagréables), une puissance immense apparaissait chez Thúy. Elle nous parlait de ses difficultés actuelles avec le français et l’anglais (même si, selon moi, elle a très bien maîtrisé les deux langues), les nombreux métiers qu’elle a eus, les conditions sales qui existaient aux camps réfugiés et le choc culturel qu’a vécu sa famille en arrivant ici (ils s’attendaient à habiter dans un igloo!). Mais, la vraie inspiration du jour se trouve dans le fait qu’elle ne se plaignait jamais, plutôt constatant encore et encore qu’elle se sent vraiment bénie.
Dès qu’elle est arrivée au Québec, Thúy avait l’impression d’être une enfant adoptée par des parents qui l’avaient attendue depuis longtemps. Cette expérience était pour elle le moment où elle se sentait la plus belle de toute sa vie. Ses yeux brillaient ce matin pendant qu’elle déclarait que c’est à ce type de Québécois accueillant qu’elle a désiré rendre hommage en écrivant Ru.
Elle nous expliquait que son livre, publié en 2009, ne raconte pas sa propre histoire, mais l’histoire des gens qu’elle a rencontrés pendant sa vie, même ceux dont elle n’arrive même pas à se rappeler du visage. Ce qu’elle garde de ses expériences est plutôt des émotions qu’elle a ressenties. Donc, elle n’aime pas appeler Ru une autobiographie car les histoires n’appartiennent pas seulement à elle. Enfin, il ne faut pas avoir lu le livre de Thúy pour apprécier sa passion et sa joie de vivre, mais après sa présentation, il n’était pas étonnant de voir la queue qui formait pour acheter des copies!